Nous avons pris le bateau de Cagliari à Naples avec une arrivée le 27 septembre au petit matin. Notre itinéraire devait passer par la Sicile mais nous avons préféré économiser nos mollets.
Naples, Napoli :
Beaucoup beaucoup de monde, beaucoup de voitures, de scooters...les vélos ? .... Très peu !
Pour communiquer en ville, le klaxon est le plus simple mais aussi le plus bruyant, surtout aux feux tricolores, quand le feu passe au vert, tu traînes pas, tu démarres, sinon t'en a plein les oreilles, pour doubler, tu fais comme tu peux, à droite, à gauche...peu importe du moment que tu klaxonnes, de toute façon, sur les pavés y'a pas de ligne blanche, alors...tu roules et vite, s'il te plaît... sinon...tututtttt !
Très souvent, quand une voiture double un vélo, elle klaxonne... c'est la bienveillance, la"prudence" et puis il y a ceux qui klaxonnent amicalement, qui te font un signe de la main, qui te doublent en prenant une photo avec le portable, toujours avec le sourire... mais aussi quelques fois avec un air d'incompréhension .
Anecdotes sur Naples :
On tourne en rond dans Naples pour trouver une carte routière de l'Italie. La ville basse, très jolie mais pas de cartes d'Italie dans les librairies, la ville haute...pas de carte d'Italie dans les kiosques à journaux..."peut être là bas mais pas ici"... 8 kms plus tard, enfin une carte de l'Italie !
Ce que l'on ressent...Naples c'est Naples, le coeur de l'Italie, alors pourquoi aller ailleurs, pas besoin de carte d'Italie, tout est là... à Naples !
Aussi, sur une grande place, nous avons croisé deux napolitains sur leurs vélos, ils essaient de développer des pistes cyclables et font visiter Naples en vélo... Ils nous prennent en photos pour faire la pub pour leur association, no problem...souriez vous êtes photographiés !
Merci pour votre gentillesse, l'adresse des bonnes pizzas et l'adresse...à l'autre bout de la ville...pour la carte routière...
Joël :
Dans le garage du cargo, un autre vélo !?
C'est le vélo de Joël, un aveyronnais en vadrouille, il a vendu tout ses biens et a acheté un vélo, il voyage sur les routes du monde, en espérant s'arrêter quelques part où il fait bon vivre.
On prend le temps d'échanger un peu à Naples, on roule 8 kms à la recherche de la fameuse carte routière d'Italie...(lire Naples, Napoli)
Et puis, finalement on se retrouve au camping "le Spartacus" à Pompéi, le soir même de notre arrivée à Naples.
Le camping n'a rien de transcendant, ça fait un peu air d'autoroute pour les touristes qui viennent visiter Pompéi, ça ne nous empêche pas de nous raconter nos vies, c'est vraiment sympa, sa bonne humeur nous enchante, il semble libre, libre de s'arrêter, de prendre le temps, de rencontrer, d'aimer, d'apprendre et de repartir, de continuer sa
route...vers Rome, en visite guidée à vélo...bonne continuation !
Fantastique Mirabella Ecclano :
Au bout d'une belle montée où il a fallu pousser les vélos, une grande maison. Cette maison est habitée par Marco, Pauline et Noé, mais aussi Giovanna et Enrico, Camillo. Marta est aussi là pour quelques temps.
Les occupants de ce lieux ont fait le choix de vivre leur projet : une ferme, un jardin, de la vigne, des oliviers, des noisetiers, des figuiers, des brebis, poules, oies, cochons...
Ce lieu respire la simplicité, la terre, le bien être.
C'est ici que nous faisons notre premier arrêt un peu long de notre voyage (8 jours) pour prendre le temps de nous poser, partager, apprendre, ...
8 jours après notre arrivée, à la veille de remonter sur nos vélos, c'est un peu dur pour les enfants de quitter ce lieu ... Pour les parents aussi !
Ici, nous aurons fabriqué une cabane (en murs tressés) pour ranger le bois, vendangé, travaillé dans le jardin, fait du pain et des pizzas, ... Et surtout, nous avons rencontré de belles personnes, formidables, généreuses.
Si Marco était un arbre il serait un chêne ou un olivier. Une essence pure. Il est père mais aussi repère. Nos enfants pourraient vous le dire. Marco, c'est l'enthousiasme, l'envie de faire, la joie de partager des savoirs et savoir-faire. Il a tout compris Marco, il ne se pose pas de question. La vie c'est simple comme la terre. Sur son tracteur, il rayonne, lorsqu'il porte Noé dans ses bras, il rayonne, quand il mène les brebis vers leur pâturage, il rayonne encore. Il aime faire, il aime la terre, il la respecte, il en prend soin. Marco, il a déjà tout compris du haut de ses 30 ans. Il a compris que l'essentiel est là, dans le présent, dans chaque instant de la vie, dans le partage.
Noé, petit bonhomme d'un an est là. Présent. Enfant de l'amour. Un regard qui pétille.
Pauline porte souvent Noé sur le dos. Pauline, a quitté sa Provence natale pour ce projet de vie avec Marco et leurs amis. Elle n'a pas perdu l'accent qui chante lorsqu'elle parle en français. Son rire chante aussi. Ses yeux sont aussi pétillants que ceux de son fils. Son rêve de simplicité est là. Elle aime cette vie communautaire où la relation est la base. Pas toujours simple cette vie communautaire mais elle y croit et donne le meilleur d'elle même pour que l'harmonie soit présente.
Enrico et Giovanna, discrets, se préparent à une grande aventure. Ils attendent leur premier bébé. Enrico, ne gaspille pas les mots. Il est attentif.
Camillo dégage de la douceur, de la bienveillance. Son regard s'illumine en jouant. Il est une force tranquille. Son sourire est beau. Un sourire qui donne envie de mieux le connaître.
Marta, fleur de la terre, douce, attentionnée, sensible et forte à la fois, qui après quelques mois passés dans ce lieu repart vers "sa terre". Une terre qu'elle aime. Elle donne beaucoup de sa personne pour les oliviers et les autres cultures du domaine familial. Elle parle le langage du coeur : " L'essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu'avec le coeur".
Les gars (Enrico et Camillo) comme dit Marco font le marché 2 fois par semaine pour vendre la production de la ferme. Ça ne rapporte pas énormément mais ça suffit pour leur besoin. Ils produisent l'essentiel de ce dont ils ont besoin...et puis le projet va évoluer, ils pensent faire de l'accueil, de la restauration...
Ce lieu, ce rêve, ils ont pu le réaliser grâce à un homme qui leur a mis cette maison et cette terre à disposition. Le projet lui plaisait ... Comment ne pas leur faire confiance, ils sont tellement vrais, travailleurs, convaincus, ce projet est une chance. Entre leurs mains, la Terre est dans de bonnes mains.
Merci pour votre accueil et votre générosité !
Les p'tites routes italiennes :
Un tandem chargé, c'est lourd. Les côtes, ça fait mal aux jambes. À choisir entre la nationale plate ou la petite route tortueuse qui monte et qui descend, il y a quand même pas photo. L'authenticité, les beaux paysages, le bon air, le calme, ... ça se mérite !
Le pire pour les jambes, c'est l'alternance montée, descente, montée, descente, ... Les montées, ça fait suer. On boit, un litre, deux litres, trois litres ... et, on ne pisse même pas ! Parfois, on voit un virage ... derrière c'est sûr, ça va descendre ... Perdu ! Ça monte encore ...Parfois, faut même pousser ... Mais en haut le bonheur, les descentes, les gars, ils adorent ça. Surtout sur le Pino, ça fait voiture de courses. Le vent dans le visage, ça décoiffe," Papa, on va à combien ? 67 km/h, yes ! Record battu." Et maman qui fonce aussi à plus de 60 km/h ...
Il existe aussi des petites routes plates. On a même eu le droit à la petite route plate, "vent de cul", alors là... Fabienne, c'est Jeannie Longo !
Nos yeux se régalent ! Une vue sur la vallée depuis un col. "Regardez les enfants, toutes ces éoliennes. On dirait des moulins à vent !" "Tu trouves pas que par ici, ça ressemble un peu à la Mongolie ?" Les champs d'oliviers nous accompagnent. Ailleurs, Gravelina et ses maisons troglodytes.
Oui, les petites routes, c'est top ! Rien à voir avec le cauchemar du cycliste ... pédaler entre Naples et Pompéi !
Le vélo-bus-train-ferry :
En Italie, le vélo-bus, c'est chouette. Enfin, je devrais dire le tandem -bus. Nous avons testé le concept entre Avellino et Grottaminarda. Ce n'est quand-même pas super simple. Ça marche, si le bus est à son point de départ. Il faut arriver un peu en avance à la station, enlever les bagages, démonter quelques pédales, tourner les guidons, enlever siège et béquille du pino. Le but est de rendre les vélos les plus plats possibles. À Avellino les chauffeurs de cars sont tops, le coup de main est bienvenu.
On a aussi testé le tandem-train pour aller d'Altamura à Brindisi, en passant par Bari.Alors là rien à démonter. On peut même laisser les sacoches sur les vélos. Tout rentre. Mais attention, ce n'est pas si simple ... Pour arriver jusqu'aux quais, il y des escaliers ! Pas de problème, on embauche quelques lycéens et lycéennes tout heureux de nous rendre service. On a aussi testé l'ascenseur de la gare. Là, il faut cabrer les tandems, et hop, ça monte ! Les voyageurs aiment bien, ça fait du spectacle. Question train, éviter celui de 13h40. Justement celui qu'on a pris ... En Italie, les cours terminent à 13h. Le train bourré de collégiens et lycéens, j'vous explique pas l'ambiance. Pablo et Samuel sont tout intimidés. Fabienne traduit les mots que les jeunes ont appris à l'école, en parlant de Samuel ..."il est belle"...."beau, il est beau, elle est belle !" ...
Le top du best, ça reste le ferry-tandem ! Y a juste à pousser le vélo, lui faire un gros bisou et lui souhaiter "bon voyage !", monter dans la cabine et faire un bon somme.
Le lendemain, on redescend du bateau sur le vélo pour de nouvelles aventures !