LE CAMPING :
∆ Sur la plage... la mer, les derniers baigneurs, le ciel, les montagnes...
Les enfants sont heureux. Libres. Ils jouent.
Quand le soleil se couche, ils s'arrêtent devant le spectacle du soleil couchant...et nous aussi, le silence se pose. Il s'impose.
Selon l'intensité de la mer, les vagues nous réveillent ou nous bercent.
Avant la nuit, qui arrive vite, on allume le réchaud à bois sur la plage sans risque d'incendie, dîner à la frontale !
∆ Près d'un lac, cachés par des arbustes, nous nous installons urgemment avant de ne plus rien voir...toute la famille est dans l'action de la préparation du campement, les grillons chantent déjà, la nuit approche... Au petit matin, réveillés par des chiens, des chasseurs passent par là...on plie la "maison" habillés de nos gilets fluos, au cas où...et sur le chemin nous croisons plusieurs chasseurs postés à différents endroits, peut être étions nous sur le terrain de chasse ?
∆ Au pied d'une petite chapelle blanche, face à la mer et à une île, l'endroit est juste...magique !
∆ Sur les hauteurs de la lagune "Voidokoilia and Paliokastro", non loin de Pilos, un petit plateau nous attends, nous montons les vélos dès que la plage est plus calme...
Nous découvrons une petite crique, cailloux blancs, eau limpide, une petite cabane, des fleurs roses, l'appel des enfants nous fait poser nos sardines rouges en aluminium... "vite, vite, le soleil..." pour profiter, ensemble, du couché de soleil.
Sous l'immensité du ciel étoilé, Pablo a pu repérer les constellations en pensant à sa mamie, il a vu deux étoiles filantes...avant de se coucher. Bonne nuit...
∆ Rendez vous sur une petite plage, à l'entrée d'un village, avec une famille française, rencontrée à Epidaure...et si on passait la soirée ensemble ?
On partage nos bouts de vie, c'est simple, sympa...
Après le petit déjeuner, près à remballer le campement..."vous ne voulez pas qu'on aille se balader ensemble aujourd'hui ?"
Pas d'impératif, il fait beau, nous restons encore un jour et une nuit avec une famille passionnée d'art, d'archéologie, d'histoire et de nouvelles pédagogies :), les repas sont partagés dans le camping-car des copains, Pablo et Samuel sont fatigués d'avoir fait des cabanes avec des branches de palmiers, toute la journée, avec Yelann, Ambrelven et Marielle, l'ambiance est chaleureuse, la relation est généreuse, facile..."maman, on peut rester encore un jour avec nos copains ?"...
C'est toujours un pincement au coeur de quitter les nouveaux amis.
∆ Il y a aussi les campings, dans des structures... c'est nettement moins charmant, mais il y a le confort de la douche, des toilettes, de la cuisine dans une salle commune, des bacs pour la vaisselle, de la Wi-Fi et quelques fois de la machine à laver ! De temps en temps, on apprécie !
Arrivée à Patras :
Décalage horaire, on ajoute une heure sur nos compteurs, la nuit arrive plus vite !
Descente du bateau ...
Retrouver un autre pays...pas facile de quitter celui d'avant...
Premières impressions : difficile de lire les panneaux ! La conduite est sportive. Les casques sont facultatifs.
Premiers contacts : oh surprise ! Nombreux sont ceux qui parlent anglais.
Premières courses, ça fait mal au porte-monnaie !
Premier camping : on ne l'a jamais trouvé !
Un pont : le plus grand d'Europe.
Une basilique orthodoxe : la plus grande des Balkans...
Quelques migrants près du port qui escaladent les grilles après le passage d'une voiture de police : direction les camions en attente d'embarquer...
La végétation :
Dans les pots de fleurs, beaucoup de basilics, devant les bars, les supermarchés, les magasins...
Les hibiscus ne sont pas dans des pots, ce sont des arbres.
Les bougainvilliers, blancs, roses, rouges, oranges... grimpent le long des clôtures ou forment des tonnels.
L'odeur des petites fleurs blanches du jasmin embaument les routes.
Les oliviers sont partout, des kilomètres de champs. La récolte commence. Les hommes et les femmes tapent et coupent les branches. Les olives tombent dans des filets étendus par terre sous les arbres.
Les orangers, mandariniers, pamplemoussiers et citronniers commencent à se colorer, le plaisir de manger dans l'arbre.
Les Grecs : Kalimera ! Kalispera ! Yassou ! Yassas !
Autant de manières de se saluer. Cela dépend de l'heure et de la personne.
Dans le bus, passage devant une église, beaucoup font un signe de croix.
Une dame offre un petit cœur à Samuel. D'autres touchent les cheveux blonds et bouclés des enfants.
Dans la rue, à la terrasse des cafés, au volant, les Grecs ont leur café frappé en main, la paille à la bouche.
En Grèce, on ne peut pas se perdre. Un homme, nous propose de suivre sa voiture jusqu'au bon embranchement. À deux reprises, des personnes nous expliquent le chemin à prendre, nous laissent partir, puis nous rattrapent quelques minutes plus tard sur leur scooter pour vérifier que nous soyons sur le bon chemin.
Les rencontres :
Oh voyageur ! Sur ton chemin tu croiseras peut-être un jour, un Volkswagen blanc conduit par une jeune femme ! Ce jour là, prend le temps de t'arrêter !
Incroyable Astrid ! Elle sillone le monde depuis plusieurs années. Plus de 60 pays visités sur tous les continents, la plupart en auto-stop. En ce moment, c'est un temps sédentaire, elle fait du sitting house, à côté de Kalamata, dans le Péloponnèse.
Dans la maison, une chatte de 21 ans, qui éternue de temps en temps, qu'il faut moucher et qui marche comme une grand mère de 105 ans, 8 autres chats, deux chiens.
Les propriétaires lui ont confié tout ce petit monde, sauvé des poubelles.
Astrid à milles histoires à échanger, pourtant, elle reste discrète. Elle ne se met pas en avant. Elle aime passer du temps avec d'autres voyageurs car l'échange est plus simple. Avec eux, le partage d'expérience ne passe pas pour de "J'me la raconte !"
Elle raconte en écrivant. Son blog est un bijou. Elle ne parle pas d'elle, mais du monde qu'elle sillone. Ses articles, ses photos, nous entraînent vers l'insolite, vers des lieux que les " touristes ordinaires " n'iraient jamais visiter, telle une casse géante de voitures dans les pays nordiques. On peut aussi y lire une interview un peu particulière, celle de Pablo, plus jeune blogueur voyageur. Si vous tapez "Histoires de tongs" ou le lien http://www.histoiresdetongs.com/blog-voyage-enfant/ , vous pourrez découvrir son blog et l'interview de Pablo.
Astrid, vous la croiserez peut-être, mais la retenez pas trop...on espère aussi que nos chemins de voyageurs s'entrecroisent à nouveau, peut-être en Mongolie qui sait !
La Mongolie, il y en a un autre qui en rêve. Il y a même une yourte sur son blog.
David est parti voici quelques années de France pour silloner l'Europe. 68000 kms au compteur en trois ans et toujours la même envie, le même plaisir de pédaler, de vivre libre et simplement. Revenir en France...ah ça non !
En trois ans, il a dépensé 17 euros pour l'hébergement !
Sur son chemin, il a croisé l'Amour. Parfois, il pédale avec son amour. Parfois, il la quitte et la retrouve après quelques mois de voyage. Elle aimerait le garder un peu avec elle.
Mais, elle l'aime comme on aime un marin. Peut-être qu'un jour, son marin à vélo choisira d'amarrer sa bicyclette et ce sera le moment pour fonder une famille de petits marins à vélos.
Des p'tits marins, on en a aussi croisés. Pas à vélo, en camping car, un ancien modèle qui ont des moteurs increvables. Yannick et Fabienne et leurs 3 enfants, ont choisi le nomadisme 4 mois par an.
Ces 5 là, nous les avons rencontrés à Epidaure. Yannick passionné par l'Histoire grecque, magicien de ses mains. Il fait des bijoux . Fabienne, aussi artiste de ses mains, croqueuse de portrait dans une autre vie, se donne pour ses enfants. Elle réfléchit beaucoup pédagogie, pas toujours facile d'être maman et maîtresse.
Yelann a 9 ans et déjà un fabuleux coup de crayon. Il est brillant, connaît déjà tellement de choses à son âge. Pourtant l'école ne le valorise pas. Ce n'est pas son truc de rester assis toute une journée sur un banc et écouter ce que l'on veut lui inculquer. Il aime jouer, il aime créer. On ne peut couper les ailes d'un papillon, sinon, il chute et perd sa liberté, sa grâce, sa légèreté. Yelann, c'est un papillon. L'orthographe n'est pas sa tasse de thé. Pourtant, les règles sont là, quelque part dans son cerveau. Tout est là, il a besoin de mettre du sens. Pour l'orthographe, c'est presque gagné, juste une question de quelques mois.
Ambrelven, géniale petite fille, ... il suffit juste de la regarder pour voir ce que l'enfance à de plus beau.
Et Marielle, au milieu de ses parents, frère et sœur, apprend, s'éveille, s'illumine, s'ouvre à la vie. Dans le camping car, du haut de ces 15 mois, elle ouvre le petit robinet pour se laver les mains, refait les gestes qu'elle a observé des plus grands, c'est en Grèce qu'elle aura fait ses premiers pas, quelques mois plus tôt. Quel bonheur de la voir rire sur le Pino alors que les enfants courent à côté d'elle.
Avec leur camping-car, leur vie alterne entre nomadisme et sédentarisation, ils cheminent par le voyage. Pas un chemin de tourisme, un chemin de vie !
Les rencontres font miroir et questionnent les parents. Ils cheminent, nous aussi. On se reverra, c'est sûr !
On s'est aussi donné rendez-vous avec Birgitt et Ralf et leurs enfants, croisés sur une plage. Ils nous ont invité deux jours à partager leur vie dans leur petite maison grecque. Deux jours formidables à être heureux d'être ensemble dans ce lieu si reposant.
Le petit déjeuner allemand, on s'en souvient encore.
Yan et Anna font découvrir aux garçons des jeux de cartes ... et Pablo et Samuel les initient aux billes. Pour communiquer...un peu d'anglais, un peu de français et un peu d'allemand, quelques gestes et les voilà en pleine partie de ballon !
Sur le chemin, c'est aussi un couple d'anglais sur des vélos à trois roues, des franco-québécois avec un bébé dans la remorque, ... et toujours le même plaisir d'échanger.
Et Filippos, qui a une telle générosité envers ses hôtes warmshower !
Le soir, en buvant une verveine après l'agitation athénienne du jour, le temps se pose. On est bien, juste bien. Paisible. Son appartement n'est pas très grand, ce n'est pas grave, il arrivera à loger tout le monde. S'il le faut, il ira dormir sur son balcon pour offrir l'hospitalité aux voyageurs de passage. Son appartement vit !
La générosité de Filippos, nous amène jusqu' à l'aéroport d'Athènes, les vélos sur le toit de sa voiture. Comment te remercier pour tout ce que nous avons reçu ?
Un jour peut-être, tu nous appeleras pour visiter la France et ce sera pour nous un grand plaisir de t'accueillir, see you soon !
C'est ça le voyage, un moment de rencontres, de vrais rencontres.
On se livre beaucoup entre voyageurs. On parle de choses profondes, des joies, des difficultés, des questionnements personnels, de nos visions de la vie.
Le regard des autres voyageurs nous renvoie sur nous-mêmes. On apprend des autres. On donne et on reçoit. On reçoit beaucoup !